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Simon Boixader et Sylvain Gelewski

Antitexte

Exposition – du 5 au 28 août 2021

Le poids des mots et le plaisir du texte. Deux notions essentielles pour écouter, narrer, jouer ou apprécier la forme écrite. Même les images ont besoin de mots. Combiens faut-il d’articles, de thèses et de conférences pour comprendre un tableau ou une photographie ? Les lettres nous permettent d’éclairer ; ce que l’on voit, ce que l’on sent, ce qui est. Nous écrivons pour nous vendre, pour partager, pour nous faire comprendre, pour nous faire entendre. Alors qu’un texte est comme un nu à la merci du regard des autres. Comment être sûr que le message soit reçu et de la bonne manière ? Les mots ont la faculté de se mouvoir et se transformer lors du parcours entre deux esprits. Ils écrivent des lois et décrivent des sentiments. Ils permettent d’éclairer certains mystères du quotidien et sont à la fois source de nombreux malentendus. Tout n’est pas bon à dire et toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. Les mots peuvent être à la fois pierre et suture ne serait-ce qu’en changeant les personnes qui les disent et les reçoivent. Ils sont magiques et c’est cet aspect qu’explore cette exposition. Parmi tous ces termes, il en est un qui se démarque avec sa forme étrange et presque illisible : Abracadabra. Il n’a pas de signification particulière et possède une étymologie qui l’est tout autant ; détruire et créer à la fois. Une chose est sûre, il annonce une singularité évidente dans le brouhaha du convenu. Une sorte d’anti-mot ne servant qu’à souligner l’action incroyable de penser et de faire penser. Si anti-mot, anti-format, antichambre, anti-mur, anti-structure et anti-sens il y a, alors pourquoi pas des anti-textes ? Simon Boixader & Sylvain Gelewski

Simon Boixader (*1993) vit et travaille à Genève. Il a étudié la photographie au CEPV de Vevey de 2013 à 2015. Dans le même temps, il forme un groupe de rap avec deux comparses, nommé L’Antichambre, où il mêle expérimentation d’écriture et production musicale. Par la suite, il se met au dessin, de façon presque quotidienne. Ses carnets et ses feuilles volantes se composent de personnages, de traits agités et de lignes de textes éparses. Durant toutes ses recherches, il découvre que le texte et son brouillon sont les éléments centraux de sa pratique.

Sylvain Gelewski (*1991) vit et travaille à Genève. Il a obtenu un Master en arts visuels de la HEAD–Genève en 2019. Fasciné par l’espace de l’atelier, l’utilisation du carnet de croquis, le dessin automatique, les machines à écrire et l’archivage, son univers de travail s’organise sous forme de cartographies. Des cartes mentales abstraites, naissant sur de la toile, du papier ou des murs. Mais aussi des cartes réelles, à travers l’installation d’objets collectés du lieu où il travaille présentement, et dont l’inventaire sert de fil de rouge, comme de cartel à l’œuvre globale.

5 Août 2021